L'espace incarné

"Le théâtre est d'abord un lieu qu'un comédien traverse, pour le changer en espace dramatique, et simultanément pour se changer"

– C.Biet et C. Trial, Qu'est ce que le théâtre ?

Le danger

 

Un acteur doit imaginer qu’il est dans une espace d’où émane un certain danger. On sait seulemnt qu’il est arrivé quelque
chose aux gens qui sont venus dans la pièce où il se trouve. Peut-être même qu’ils sont entrés et qu’ils n’en sont pas
ressortis. En quoi consiste le danger : nul ne le sait ! L’acteur doit agir et trouver la position la moins dangereuse pour lui.

 

Dans cet exercice , il est nécessaire que l’acteur travaille avec tout le corps et tous les sens. Un danger peut être dans une odeur,
dans un son... On s’aprecevra que, dès qu’il est dans la recherche et qu’il se consacre à quelque chose de concret, l’acteur devient plus
attentif, il ne joue plus simplement la peur et devient aussitôt plus intéressant pour le spectateur.


Le grand succès

 

L’acteur doit imaginer que l’espace où il se trouve est une salle de théâtre où il a connu son plus grand succès. Un
triomphe considérable.


Pour que l’acteur ne commence pas à jouer de façon factice , il doit trouver des souvenirs très précis , très concrets. Tous les objets de
la salle doivent lui rappeler quelque chose.


Le plus gros échec

 

Marcher dans la salle où il se trouve, l’acteur a eu le plus gros échec de sa carrière. Une honte inoubliable. Il n’est jamais
revenu dans ce lieu. Aujourd’hui c’est la première fois.


Encore une fois, il faut se souvenir des choses les plus concrètes qui se sont produites. trouver les objets qui rappellent cet échec, cette
honte. C’est lorsqu’il s’appuie sur les réalités concrètes de l’espace que l’acteur est le plus intéressant, le plus juste.


Création d'un lieu

 

Il s’agit de créer un lieu. Par exemple : en entrant sur scène on entre dans une cathédrale. Il nbe s’agit pas de se l’imaginer,
mais il faut la créer sensoriellement à partir de la scène telle qu’elle est, avec qui l’encombre,... Considérer la comme un
être vivant qui demande quelque chose de celui qui la visite et réciproquement qui peut donner en retour un soutien , un
réconfort, une écoute , une consolation, un appui....

 

Il y a ici quelque chose de très important à faire ....Ne rien faire !!! Se laisser porter par la chose même dont il est question ; il faut se
laisser jouer plutôt que de jouer, comme en amour. Il faut découvrir la cathédrale en même temps que l’on découvre la scène :chaque
sensation effective de quleque chose de la scène est cathédralisée, sans concept de la cathédrale, sans ressemblance, mais directement,
expérimentalement.


L'espace immense

 

L’acteur est seul sur le trétrau et a pour tâche de nous donner un espace immense et de nous faire oublier le tréteau.


Dans ce travail il faut éviter les tics, les mouvements particuliers. C’est dans un état neutre qu’il faut arriver sur le tréteau, puis
découvrir et prospecter l’étendue horizontale et verticale. On remarquera immédiatement que le grand, l’immense, est évoqué par la
lenteur du mouvement et par la présence du regard au loin. La marche en diagonale nous donne aussi cette impression d’immensité.


A deux sur le tréteau

 

Deux acteurs sur le tréteau : ils se promènent dans une forêt , se perdent, se cherchent et se retrouvent.


L’espace à deux sur le tréteau repose sur les conventions dans le jeu qui ne peuvent en aucun cas être réalistes. Il faut savoir utiliser le
corps du partenaire comme support de jeu, passer entre ses jambes, écarter ses bras pris comme des brachages... Le regard, lui , permet
de jouer à plusieurs niveaux haut/bas. Il faut une extrême vigilance pour suivre les propositions de son partenaire et se passer le relai
dans le jeu. Il est également nécessaire de faire varier les rythmes de jeu.